The article aims to compare and to analyze results from ten quantitative research surveys conducted in mainland France (from 2007 to 2017) dealing with citizen perceptions and points of view about coastal adaptation measures and policies to face sea level rise. Beyond social perceptions and representations on coastal phenomena and coastal risks, the article highlights the influence of institutional factors on adaptation policies’ acceptability depending on the type of population (primary and secondary residents, tourists…) : these factors are mainly the role of information, social perceptions of adaptation measures (protection, adjustment, coastal retreat…), trust and legitimacy about the institutions in charge of these policies, as well as feelings of (in)justice that are observed according to different propositions of funding in adaptation policies. Among the main convergent results, a majority of respondents express the feeling that they lack information about coastal risks and the way public authorities are engaged to tackle them. Moreover, a sequential approach for adaptation measures is expressed, where relocation is expected as a mid-term option after a period of protection and transition towards this type of operation. Regarding the conditions under which the different measures could be planned and conducted, a consensus seems to emerge in favor of a public leadership (especially by the State) where mechanisms of financial solidarity (at national or local scale) as well as procedures conducive to transparency and legitimacy of managing institutions are required.
À partir d’une synthèse de dix enquêtes quantitatives réalisées au cours de la dernière décennie (2007-2017) en France métropolitaine, cet article vise à capitaliser des résultats de recherche sur les points de vue des citoyens relatifs aux mesures et aux modalités d’adaptation des territoires littoraux à l’élévation du niveau de la mer. Au-delà des perceptions et représentations sociales des phénomènes littoraux et des risques associés, l’article met en exergue, selon les territoires ou les types de population (résidents principaux, résidents secondaires, touristes…), l’influence de facteurs institutionnels sur l’acceptabilité des politiques de gestion du trait de côte : rôle de l’information, points de vue et représentations quant aux options d’adaptation (protection, ajustement, relocalisation…), légitimité et confiance vis-à-vis des institutions chargées de ces politiques, ou encore sentiments de justice ou d’injustice suscités par certaines mesures de financement des politiques d’adaptation. Parmi les résultats convergents, sont relevés un sentiment de manque ou de défaut d’information chez la plupart des enquêtés, ainsi qu’une approche séquentielle de l’adaptation où la relocalisation est davantage envisagée à moyen terme après une phase de protection. Concernant les modalités de mise en oeuvre des mesures, un certain consensus émerge pour un portage par les autorités publiques (État notamment), associé à des mécanismes de solidarité financière (nationale ou régionale) et assorti de conditions sur la transparence et la légitimité des institutions gestionnaires.
Acceptabilité sociale des mesures d’adaptation au changement climatique en zones côtières : une revue de dix enquêtes menées en France métropolitaine
27 January 2020