Dans cette thèse nous nous interrogeons sur les conséquences d’une approche volontariste de décentralisation de la gestion de périmètres irrigués en Tunisie sur le comportement coopératif des agriculteurs. Nous examinons l’effet de l’adhésion volontaire comme mécanisme incitatif dans la provision d’un bien collectif. Pour cela, nous comparons la provision d’un bien public avec seuil de fourniture à celle d’un bien club. Notre expérimentation a été conduite en laboratoire et sur le terrain. L’expérience montre que la présence d’adhésion volontaire augmente la contribution du groupe, le succès de provision et le bien être. Elle augmente aussi le nombre de contributeurs dans le groupe. Une explication possible de nos résultats peut être la réduction de l’incertitude stratégique. Notre expérience révèle également que lorsque la dimension risque dans le jeu est neutralisé, l’adhésion volontaire n’améliore plus la contribution du groupe. L’adhésion volontaire fait alors seulement baisser la variance. L’étude de la validité externe des résultats obtenus en laboratoire montre qu’il n’existe pas de différences importantes en fonction de l’origine des sujets. Le comportement coopératif des étudiants tunisiens est similaire au comportement des sujets d’origine montpelliéraine. Seule, la variance de contribution du groupe baisse. Cependant, l’expérience de terrain avec les agriculteurs montre que l’adhésion volontaire n’améliore pas le comportement coopératif autant que dans le laboratoire. Le succès de provision et le bien être s’améliorent seulement dans un group d’agriculteurs sur trois. L’expérience de terrain montre néanmoins que l’adhésion volontaire augmente le nombre des contributeurs et révèle un niveau de coopération élevé qui se maintient dans le temps.
Adhésion volontaire versus adhésion involontaire dans la provision d’un bien collectif : une analyse expérimentale
14 January 2014