Ecophyto R&D. Vers des systèmes de culture économes en pesticides. Volet 1. Tome VI : analyse ex ante de scénarios de rupture dans l’utilisation des pesticides TT – Towards farming systems saving in pesticides. Volume VI. Ex ante analyses of scenarios of major changes in the use of pesticides

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14 January 2014

Ce rapport dresse un état des lieux sur l’utilisation des produits phytosanitaires en France d’une part, notamment par production et par région et évalue d’autre part, les possibilités de réduire l’emploi des pesticides en partant du niveau actuel et en supposant différents états de l’agriculture française définis par des niveaux de rupture allant jusqu’à l’agriculture biologique. La situation initiale (pression, phytosanitaire, assolement, rendement, production, marges brutes) est définie à partir des résultats du RICA 2006 ainsi que des enquêtes pratiques culturales de 2006 (grandes cultures, viticulture). L’évaluation des possibilités de réduction d’usage est générée à partir des travaux effectués dans les groupes « Productions ». Dans cette phase de production de scénarios, l’horticulture et les légumes de plein champ ont été exclus de l’analyse. Concernant l’état des lieux, l’emploi des produits phytosanitaires en valeur incombe à 67% en grandes cultures (hors légumes), 8% aux fourrages, 15% aux vignes, 5% aux fruits et 5% à l’horticulture et aux légumes de plein champ. La valeur des produits phytosanitaires est très corrélée à l’indicateur de fréquence de traitement. On peut donc considérer que la répartition donnée ci-dessus reflète aussi celle de l’IFT. Si la vigne, l’horticulture et l’arboriculture ne concernent que 25% de l’emploi de pesticides au niveau national, elles peuvent être l’origine de pressions locales fortes. L’IFT moyen de la vigne est en effet de 13 et celui des fruits de 17 (36 pour les pommes). Dans ces secteurs, les variations régionales peuvent être également fortes ; pour la vigne par exemple, l’IFT varie de 7 en Provence à 22 en Champagne. En grandes cultures, la pression est également variable selon les productions : l’IFT est de 16 pour la pomme de terre, 6 pour le colza, 4 pour le blé et 2 pour le tournesol. Entre les grandes régions, l’IFT ne varie que de 1,8 dans le grand est et le grand ouest à 3,2 dans le sud-est et 3,4 dans le Nord (le cas du Limousin-Auvergne étant particulier compte tenu de l’importance des prairies). L’analyse des niveaux de rupture fait apparaître l’existence d’un groupe d’exploitations intensives dont les dépenses en pesticides sont importantes pour un même niveau de production que celui de «l’agriculture raisonnée ». Des réductions de l’emploi de pesticides sont ainsi possibles sans baisse de production. Un premier point de rupture est l’adoption par culture d’itinéraires à bas intrants de pesticides, appelé dans le rapport «agriculture semi-intégrée ». L’adoption de ces itinéraires permet de réduire l’utilisation de pesticides d’un tiers, avec des pertes de production limitée (6% en grandes cultures). Aux prix de 2006, les marges de ces itinéraires, compte tenu de l’économie de charges, sont les mêmes que le groupe des intensifs. Les prix de 2007 redonnent par contre un avantage à ces derniers. L’objectif de réduire de 50% l’emploi des pesticides, acté lors du Grenelle de l’environnement, correspond à la situation où toute l’agriculture française passerait en agriculture intégrée. Ce passage nécessiterait des efforts conséquents, changement fondamental dans les assolements en grandes cultures, implantation de vergers résistants en maladie en arboriculture, introduction de nouvelles pratiques sur l’entretien des vignes. La production pourrait reculer de 12% en grandes cultures et de 17% sur l’ensemble de la production végétale. La généralisation de l’agriculture biologique provoquerait des baisses de production bien plus importantes. Les prix actuels de l’agriculture biologique ne compensent déjà pas cette faiblesse des rendements. Le rapport établit les liaisons entre l’objectif de réduire l’utilisation des pesticides avec les autres politiques environnementales. Il fournit également quelques indications sur les montants des compensations qui seraient nécessaires au développement des systèmes économes en pesticides